Tako Tsubo est un album de rupture. L’Impératrice a certes gardé le goût de la danse, du groove posé sur une basse virtuose, des synthés vintage et des mélodies pailletées. Mais s’est offert la liberté d’explorer d’autres territoires, de faire un pas de côté. S’éloignant des cadres de la chanson française, de ses refrains et de ses couplets, elle compose des titres qui se jouent des structures, osant une cassure, un rythme syncopé, à l’image de ce cœur qui, sur le beau Anomalie bleue, saute une pulsation sur deux sous le coup d’un transport amoureux. À l’élégance de la production, assurée comme sur Matahari en collaboration avec Renaud Letang (Feist, Philippe Katerine), vient s’ajouter une vibration solaire, venue de Californie. Un souffle chaud comme les couleurs d’un crépuscule sur le Pacifique, souligné par le mix de Neal Pogue, sculpteur des sons de Outkast, Stevie Wonder ou Tyler the Creator, que L’Impératrice a beaucoup écoutés. Et toujours, ces inflexions G-funk qui l’ont toujours inspirée.